Au sommaire de ce numéro :
Bernard Le Blavec, Jacques Merckx, Tristan Allix, Luc-André Sagne, Lisa
Kurts, Éric Jaumier, Pierre Frenkiel, Patrice Blanc, Aurélie Charron,
François Charvet, Isabelle Le Toullec-Khettab, Ludovic Elzéa, Christian
Belloir, Patrice Maltavern, Stéphane Casenobe, Anne Soy, Jean-Pierre Givord, Alain
Guillard, Jean-Marie Mémin, Fidèle Mabanza, Mario Bonnardo, Hubert
Fréalle, Marie-Laure Adam, Myriam Monfront, Annie Hupé, Line Szöllösi,
Éric Simon, Ferruccio Brugnaro (traduits par Jean-Luc Lamouille),
Jean-Paul Prévost, Éric Jouanneau, Robert Roman.
Chroniques Marinette Arabian, Miloud Keddar (art et poésie), Jacques Sicard
(cinéma), Pierre Mironer (poésie), Christian
Degoutte ("en salade" des revues), Jean-Christophe Ribeyre, Valérie
Canat de Chizy, et Alain Wexler (recueils).
Un hommage est rendu à Miloud Keddar, disparu récemment.
Extraits
Patrice Maltaverne
C'est bizarre de trouver là
Les SDF encore sur la place
Aux cars de voyages rapides
Tous les midis ils se rapprochent
Du centre de la ville et traînent
Avec leurs chariots à roulettes
Un chariot plein d'immondices
Peut-être ont-il presque oublié
Ce qui reste à l'intérieur
Il leur faut des regards absents
Nous exigeons par-dessus tout
Qu'ils conservent cette apparence
Et les lames du vent se brisent
Sur leurs ventres gonflés de vin
La musique de leurs branchies
Donne au béton des lignes sèches
Rien n'a changé L'ennui
Qui montre sa misère publique
Nous irrite par ces temps froids
Alors qu'il pourrait disparaître
*
Ferruccio Brugnaro
Je refuserai toujours d'être un numéro
Je ne suis pas un numéro. D'énormes dimensions
peuvent jaillir des cachettes
de mes fatigues
de mes déchirures.
J'ai de la force pour m'opposer au cri désespéré
de qui coule lentement,
de qui a transpiré et a appelé à l'aide
sans résultat.
Mon corps et le numéro ne se confondent pas.
Celui qui éprouve sans mesure
qui n'a pas vu le jour de sa vie
ne fait rien passer.
Rien ni personne ne m'effacera ;
Mon moi rebelle et triste
ne vieillit pas
à l'aventure d'une histoire en demi-teinte
et à moitié rêvée,
mon moi ne se consume pas
sur un chemin aux mains de volontés aveugles.
Traduit de l'italien par Jean-Luc Lamouille
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