mercredi 17 février 2021

VERSO N°183 : QUE SUIS-JE ?

 

Au sommaire de ce numéro :

 

Line Szöllösi, Stéphane Casenobe, Nicolas Pain, Lorraine Pobel, Marc Bonetto, Mermed, Laurent Thinès, Murielle Compère-Demarcy, Olivier Billotet, Cathy Jurado, Béatrice Aupetit, Nicolas Rouzet, Tristan Allix, Christophe Migault, Patrick Chouissa, Faustin Sullivan, véronique Joyaux, Joseph Pommier, Sébastien Cochelin, Carole Dailly, Ferruccio Brugnaro, Sasslac, Mélanie Fourgous, Jean-Marc Pelletier, Lodi, Bénédicte Montjoie, Olivier Millot, Patrice Blanc, Willem Hardouin, Jeanne Champel Grenier, Jean-Paul Prévost, Jean-Marie Memin, ainsi qu'une nouvelle d'Éric Savina.

Chroniques de Marinette Arabian, Valérie Canat de Chizy (sur Lorand Gaspar), Pascale Giovanetti (sur Supervielle), Jacques Sicard (sur le cinéma), Miloud Keddar (sur la peinture de Jeanne Champel-Grenier). Les chroniques des revues sont de Christian Degoutte et celles des recueils de Jean-Christophe Ribeyre et Alain Wexler. 

 

Extraits 
 
Cathy Jurado
 
La maison rouge sur le col
 
L'auberge est sur le grand chemin,
Au bord du gouffre où convergent nos forces
Et souvent nous croyons y trouver le refuge des corps.
 
Louve brutale, j'ai bu le sang à même ton visage,
Maison grande ouverte du crime
Que se partagent les éperviers de mes peurs.
 
Mais je crie ;
Sur le plateau où gronde la lumière
Se replie la rumeur
Aux reflets de coupe-gorge
 
Mais je crie :
Reflux du sang
Dans le chant pur qui vient et visite ton coeur. 

*
 
Tristan Allix

Une mise à nu de l'âme
 
Je prends le temps de me traverser dans ma nudité
aux instants où ma masculinité me fait défaut
Pour reprendre le contrôle d'une certaine musique
je laisse un temps ces habits tomber dans mes antichambres
 
Il ne faut pas croire qu'un aveu de silence signifie l'abandon
Je ne parle pas de la nudité pour tout oublier
J'évoque la nudité de l'âme dans son accouplement vrai.

VERSO N°182 : DES TRACES PUIS LA MER

  

Au sommaire de ce numéro :

Géraldine Serbourdin, Pierre de La Fontaine, Mermed, Victor Malzac, Jeanne Champel-Grenier, Charles Vanhecke, François Charvet, Stéphane Robert, Agnès Moineau, Jean-Marc Couvé, Patrick Werstinck, Pierre Mironer, Danielle Helme, Barbara Le Moëne, Charles Frouin, Kiko, Jacques Vincent, Tristan Allix, Sonia Viel, Stéphane Jardin, Christine de Rosay, Christophe Petit, Isabelle Le Toullec-Khettab, Hubert Fréalle, Annie Hupé, Jean-Paul Prévost, Alain Jean Macé, ainsi qu'une nouvelle de Jasna Samic. 

Chroniques de Pierre Mironer, Pascale Giovanetti (consacrées à des poètes), Miloud Keddar (art et poésie), Jacques Sicard (cinéma), Christian Degoutte (revues de poésie), Alain Wexler, Jean-Christophe Ribeyre (recueils de poèmes). Hommage est enfin rendu à l'œuvre de Guy Chaty, décédé récemment.

 

Extraits
 
Danielle Helme
 
Quand le cours de la vie calme 
rencontre plusieurs obstacles imprévus
soudain cent milliards de cellules nerveuses
fermentent dans le cerveau,
des toxines du stress qui,
en l'atteignant, forcent le corps
tout entier à souffrir.
Des milliers de particules affolées
de souvenirs réduits en miettes,
brassés de troubles,
mêlés d'envies, d'incertitudes,
s'assemblent par hasard.
 
Ces particules fourmillent dans l'esprit,
quelle patience pour attendre que le dépôt retombe.
Et filtrer des milliers de particules affolées.
L'esprit deviendra à nouveau paisible, clair,
les idées renouvelées. 
 
*
 
Sonia Viel
 
À chaque pas se précise l'attente
À chaque pas se consume l'absence
La courbure du dos s'habitue
Les reins s'ouvrent et se plient un peu plus chaque fois,
Comme si le fleuve reprenait une place, sa place d'avant la tombée du jour
À chaque moment quelque chose tape,
Il y a toujours quelque chose qui tape
Le maillet, le volet, le pas
Il faut être ferme et légère à la fois
Ferme pour que les choses soient dites une bonne fois pour toutes,
Pour qu'on n'y revienne pas sans cesse,
Pour ne pas risquer de se perdre dans l'indécision
 
Souple pour ne rien briser,
Pas même le silence nécessaire,
Souple pour garder la cambrure féminine ou féline
Souple pour surtout ne pas se blesser, ne jamais se faire mal,
Ne surtout pas entraîner le regard dans une douleur qui nous
rendrait quelque peu soumise.