Alain Wexler vient de publier "La tentation" aux Editions Henry.
Patrice Maltaverne rend compte de ce recueil sur son blog "Poésiechroniquetamalle" :
"Voilà
un livre qui est intéressant à plus d'un titre.
"La
tentation", d'Alain Wexler, publié par les Éditions Henry, est
tout d'abord intéressant pour des raisons, je dirais, externes.
Il
apporte la preuve qu'un revuiste (Alain Wexler anime la revue Verso
depuis 1977) peut être un bon, voire un très bon poète, et du
moins, a le droit d'être reconnu en tant que poète. Et cela, poètes
publiés en revues (je suis bien placé pour le savoir), vous
l'oubliez régulièrement et vous l'oublierez dès demain, concentrés
que vous êtes sur vos propres textes qui ne sont pas plus mauvais,
mais pas non plus meilleurs que ceux de votre revuiste !...
Ensuite,
en ayant publié 5 livres en 35 ans, Alain Wexler montre qu'on peut
continuer à respirer quand même. À nouveau, prenez en de la
graine, poètes pressés d'éditer et à qui l'édition n'apporte
pourtant aucune joie durable !
Vous
êtes trop nombreux, tout comme vos livres, et personne ne s'en
souvient ! Mais vous continuez quand même à espérer quelques
chimères...
En
tout cas, je me souviendrai de "la tentation", qui, à mes
yeux, est, à ce jour de juin 2018, l'un des deux ou trois meilleurs
textes de poésie que j'ai lus cette année, ce qui n'est déjà pas
une si mince affaire, rien que par rapport aux nombres de chroniques
rédigées ici...
Bon,
je ne vais pas disserter sur le fait de savoir si les poèmes d'Alain
Wexler ressemblent à ceux de Francis Ponge. À mon avis, seuls leurs
titres y ressemblent : "La lime", "La guêpe",
"Les toits"...
À première vue, le lecteur voit qu'il est question de choses matérielles.
Cependant, certains mots sont beaucoup moins matériels : "Train de nuit", ou encore "La tentation", qui donne son titre au livre et qui pour moi, est une énigme.
Derrière ces titres se cache, en fait, une belle construction lyrique, qui n'est pas qu'une construction.
Ce qui me sidère, c'est qu'en parlant d'une seule chose, à chaque fois, Alain Wexler recrée la totalité d'un monde, dans lequel toutes les choses s'imbriquent. Et les mêmes choses reviennent souvent dans des textes différents. L'escargot, par exemple, qu'il m'a semblé voir ramper dans plusieurs poèmes. L'escargot qui pourrait parfaitement résumer cette poétique du tout.
Ce n'est pas en une seule lecture que vous épuiserez les mystères de "la tentation", d'Alain Wexler. C'est un livre qui vous tient chaud et vous apporte plein d'images à imaginer.
Extrait de "La tentation", d'Alain Wexler, la première strophe de "Train de nuit" :
À première vue, le lecteur voit qu'il est question de choses matérielles.
Cependant, certains mots sont beaucoup moins matériels : "Train de nuit", ou encore "La tentation", qui donne son titre au livre et qui pour moi, est une énigme.
Derrière ces titres se cache, en fait, une belle construction lyrique, qui n'est pas qu'une construction.
Ce qui me sidère, c'est qu'en parlant d'une seule chose, à chaque fois, Alain Wexler recrée la totalité d'un monde, dans lequel toutes les choses s'imbriquent. Et les mêmes choses reviennent souvent dans des textes différents. L'escargot, par exemple, qu'il m'a semblé voir ramper dans plusieurs poèmes. L'escargot qui pourrait parfaitement résumer cette poétique du tout.
Ce n'est pas en une seule lecture que vous épuiserez les mystères de "la tentation", d'Alain Wexler. C'est un livre qui vous tient chaud et vous apporte plein d'images à imaginer.
Extrait de "La tentation", d'Alain Wexler, la première strophe de "Train de nuit" :
"Ignoré, le voyageur se replie sur l'essieu.
Qui s'écarte de la nuit ?
Ô double destinée de l'acier
Qui déroules un lit sonore !
Un orchestre de percussions et de vents
Cloue le dormeur dans son lit.
Qui veut être seul ?
L'air du dehors ébouriffe l'insomniaque
Et s'engouffre dans l'accordéon.
L'insomnie lance
Des trains aveuglants à sa rencontre.
Les vents assourdissent les transports.
Les transports couchent le voyageur sur la voie.
Mais les transports raient le verre.
Comme un doigt sur la soie !
Les vents assourdissent les transports.
On efface toutes les gares.
Entre le départ et l'arrivée, l'accordéon s'étire
Et le son meurt dans la dernière gare.
La nuit et son cortège de vents mélancoliques
S'engouffrent dans l'accordéon,
Le voyageur, das un effort surhumain,
Tente d’assourdir le vent
Et ne replie que l'accordéon."
"La
tentation" d'Alain Wexler est préfacée par Louis Dubost (son
premier éditeur au Dé Bleu). Et l'illustration de couverture est
d'Isabelle Clément.
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce recueil, qui est vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site de son éditeur : http://www.editionshenry.com/
Si vous souhaitez en savoir plus sur ce recueil, qui est vendu au prix de 10 €, rendez-vous sur le site de son éditeur : http://www.editionshenry.com/
https://poesiechroniquetamalle.blogspot.com/2018/06/l.html?spref=fb
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