Au sommaire de ce numéro :
Extraits
Grégory Rateau
À la fin, je me présenterai devant vous
Presque nu
Avec seulement mes bagues en éventail
Une pour chaque vie que j'ai vampirisée
Les yeux gris d'un trop plein de soleil
L'iris en parchemin
Récit des folies de ma jeunesse
Mes muscles à présent atrophiés d'avoir trop ou mal aimé
De rares cheveux formeront ici ma couronne
Unique récompense pour toutes mes conquêtes
Personne pour laver ma dépouille
Lui donner les derniers sacrements païens
Juste une vieille photo monstrueuse pliée dans mon poing droit
Et qui n'aura plus rien à voir
Avec cette chose sans âge aux traits aguicheurs
Couchée là
Sur son lit de ronces
L'ironie glorieuse aux coins des lèvres
Innocence encadrée dans un miroir de poche
Enfin confrontée à son portrait ravagé
Une vie entière pour un rien
Car privée de tout
Même d'une descendance
*
Virginie Séba
À quatre pattes la poésie se cherche
À quatre pattes madame
La poésie est là
Comment ça ? Où ça ?
Y a qu'à se baisser
La poésie se plante
Se terre se cueille
À raz du lino
Ou du parquet
Accroupie ou à genoux
La poésie se met à nos pieds
Vous dites madame ?
Poésie se mérite
Pas facile d'accès
je l'ai toujours dit
Me pliant
en deux en quatre
pour attraper
Une ou deux poétesses
Frileusement serrées
L'une contre l'autre
Puis me relevant
Péniblement
De ma descension
C'est debout
Que je lis
Plantée sur mes deux jambes
Le buste redressé
Vous avez dit rayon poésie ?
Ou archéologie ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire