Au sommaire de ce numéro :
Extraits
Anne Soy
Les jours à l'envers
reposent sans lumière
coulent en mains éperdues
et tracent l'absence
Les jours à l'envers
s'ombrent de silence
l'un après l'autre
plus obscurs plus déserts
Les jours à l'envers
n'aiment rien
ni personne
Les jours à l'envers
s'obstinent tête nue
à ne pas embrasser
le temps
*
Luc-André Sagne
Aux quatre coins des sentiers perdus
poteaux croisés sur la route ouverte
c'est la chasse sous la clarté
rouge baiser à blanc
Un corps brisé s'ouvre et s'étend
palpable sous la toison des nuages
dans le grand ciel muet
tes mains le cherchent
Le jour n'est pas lumière
le jour n'est pas avènement
rideau tiré sur tes silences
taie posée sur son regard
Tu voudrais pourtant le libérer
ôter de ses yeux cette terre
non pas effacer mais suspendre
toute trace de son corps
et découvrir la vraie nature de sa vie