Christian
Degoutte
Entretien
sur le bruit du monde
(Sur « Sous les feuilles »)
par Miloud Keddar
Sous les feuilles, le bruit du monde et de l’été qui s’en
est allé. « On va se perdre … dans l’immensité du froid » dit
Christian Degoutte. Ce froid, est-ce celui « de la nudité (des) bras de
(l’aimée) » ou est-ce de « ne pas se séparer/de la nuée du monde » ?
Degoutte qui « ne peut rien pour » elle, la nomme « ma nuit
clandestine ». Je suis pour une poésie qui tente de saisir l’autre avant
qu’il ne trébuche et tombe ! Et « Il se cherche des mains/pour
jaillir au-dessus » écrit Christian Degoutte. J’ai dit ailleurs qu’il y a
souffrance dans un corps qui s’offre. J’ajoute ici qu’il faut qu’il y ait
confiance chez celui qui s’offre. Il y a confiance en le Tu dans le
« ose-moi » de Christian. Le monde trébuche en avançant masqué, pourrait-on
dire à la lecture des pages 11, 12 et 13 de « Sous les feuilles ». Il
y a le jour désiré et la nuit que constate Degoutte. Juste l’espace du
désir ! de ce qui suffit pour passer de la nuit au jour. Christian en
appelle « aux vivants », il sait que la poésie est cela et cela le
devoir du poète ! Le livre « Sous les feuilles » est un brillant
hommage à l’Humanisme. Celui qui bien que « nu » reste habillé de
feuillages, « d’un lac de feuillages », et le poète ? Le poète
un ouvrier crasseux : « le travail d’aimer/quand on court dans la
rue/chercher le pain de midi/vite est-ce qu’on voit/quels ouvriers crasseux/ça
fait de nous » écrit Christian Degoutte et qui alors vient à nous
convaincre.
Christian Degoutte : Sous les feuilles. P.i.sage intérieur, 2013
Christian Degoutte : Sous les feuilles. P.i.sage intérieur, 2013